mercredi 15 octobre 2008

Le Luxembourg aux Luxembourgeois

Entre la fête des 20ans de ma boîte et les Anti-Frontas il y a de quoi se demander si les Français ont encore une place au Luxembourg.

Les 20ans de ma boîte pourquoi ?
Parce que pour une boîte où 80% des employés sont français ou belges et quelques autres % sont allemands, le reste venant de tout bord et notamment luxembourgeois, il a été très étonnant pour nous que toute la soirée se passe en absolutt letzenbuergisch lààa ...
Pas l'ombre d'une traduction ni d'un sous-titre.
Bon admettons qu'ils aient voulu nous faire bien comprendre qu'on est au Luxembourg et qu'on a qu'à comprendre, qu'advient-il des conjoint(e)s qui étaient également invités ?
Bref ce fut une soirée pour les dirigeants et les ministres, même pas l'ombre d'un grand-duc.
Et les petits-fours me direz vous ! En quantité négligeable et pas tellement exceptionnel.
Bref pas très palpitant tout ça ...

Les anti-frontas c'est quoi ?
Un groupe de racistes Luxembourgeois qui aimeraient se débarasser des frontaliers et proposent des absurdité telles la vignette frontalier pour tout véhicule de travailleur frontalier voulant utiliser le réseau d'autoroutes luxembourgeoises.
http://www.lessentiel.lu/news/luxembourg/story/25703844
Fondé par un certain André Fritz, le groupe compte déjà plus de 1 000 membres et prône la création d'une vignette autoroutière pour tous les frontaliers (qu'ils soient français, belges ou allemands) empruntant les routes luxembourgeoises pour se rendre au travail. Bien entendu, son créateur se défend de toute velléité raciste.
Chacun se fera son opinion sur la question...

À 75 euros par mois, cet impôt devrait permettre de réduire le nombre de voitures ainsi que de faire entrer de conséquentes rentrées d'argent dans les caisses de l'État. L'autre solution serait peut-être la suivante: que tous les frontaliers restent, ne serait-ce qu'une journée, chez eux.

Juste pour voir s'il vaut mieux avoir des autoroutes saturées ou des hôpitaux et des commerces paralysés...

Pa.T.

Voici quelques-uns des arguments avancés sur le groupe en faveur de la vignette pour frontaliers

Fischbach: Pour. Pourquoi devons nous toujours payer plus avec le même salaire ? Ils doivent bien se moquer de nous.

Schmit: Oui, comme ça, j’aurai peut-être de nouveau une place de parking devant chez moi ou au moins, quelque part dans ma rue.

Behm: Ben oui. je suis pour. Ils n’ont qu’à rester chez eux. Que de bouchons sur l’autoroute, et que des français. Il n’y a que la vignette qui peut les faire fuir.

Andy: Oui. Prendre l’autoroute le matin ou le soir c’est l’enfer.

David: Oui, et c’est très bien comme ça. Mes arguments :

1)Ce sont souvent les frontaliers qui ne respectent pas le code de la route.
2)Ils tombent souvent en panne avec leur tas de ferraille.
3)Leurs caisses puent et polluent énormément.


Andy: Oui. Parce que les frontaliers profitent de notre essence pas cher. Ce qui fait que nous devons payer plus de taxes (la punition de Kyoto). Et puis, il y aurait moins de monde sur l’autoroute. Et l’argent permettrait d’améliorer nos infrastructures.

(Traduction: Kalonji-Willy Tshinza/L'essentiel)


En tout cas j'ai bien apprécié la réponse d'un luxembourgeois à cette mascarade :
http://www.lesfrontaliers.lu/index.php?p=edito&id=3643
Le Directeur de la CLC a réagi au sujet de la vignette anti-frontaliers qui fait débat actuellement. Pour rappel, un groupe comptant déjà plus de 1000 membres sur Facebook, prône la création d'une vignette autoroutière pour tous les frontaliers qui empruntent les routes luxembourgeoises pour se rendre au travail.

Thierry Nothum , directeur de la CLC (Confédération luxembourgeoise du commerce) a réagi à cette situation dans l'éditorial à paraître dans le prochain numéro de « clc connect ».

« Chers frontas, nous sommes heureux de vous accueillir et contents de vous voir partir ».

Parfois j’ai honte … !

Ils sont 150.000 à traverser quotidiennement nos frontières pour venir travailler au Luxembourg, ou dois-je dire, pour venir atténuer le manque de main d’œuvre sur le marché du travail indigène.

Dans le commerce de détail luxembourgeois, 46 % de nos collaborateurs sont des frontaliers. Sans le concours précieux de nos collaborateurs allemands, belges ou français, il serait impossible de faire fonctionner nos points de vente. A noter par la bande que ces frontaliers dépensent 1.22 milliards de leurs revenus au Luxembourg !

Nous entrepreneurs, tout aussi bien que nos clients, devrions honorer cette décision des frontaliers qui privilégient un emploi au Luxembourg plutôt que de travailler dans leur pays de résidence. Leur motivation est certainement l’attrait de salaires nets plus élevés au Grand-Duché. Mais pour fidéliser mes collaborateurs, tous les directeurs des ressources humaines vous diront qu’à la longue, seule une rémunération attrayante ne suffira pas.

Aussi, quant est-il de cet avantage de quelques centaines d’euros que le frontalier doit reverser illico dans sa note mensuelle de carburant ? Nos infrastructures routières et autoroutières étant incapables d’absorber le nombre accru de trajets professionnels et ce malgré l’amélioration de l’offre dans les transports publics, les déplacements sont pour ces milliers de navetteurs un calvaire quotidien. Un sacré facteur de démotivation !

Nous savons que la qualité de l’accueil est critiquée par des consommateurs (dans la majorité luxembourgeois). Nous acceptons ce reproche et avons lancé des actions pour promouvoir une réelle culture du service dans le commerce. Mais nous savons aussi que très souvent, ces tensions ne sont pas provoquées par nos forces de vente « étrangères » mais par un comportement « inadéquat » de clients qui « ne sentent plus chez eux ». Ce malaise est à l’origine d’un réel sentiment de frustration auprès de beaucoup de vendeurs/-euses frontaliers.

Autre exemple : le bénéfice des chèques-services sera réservé aux parents résidents ! Les impôts qui servent au financement de cette mesure sociale, sont-ils uniquement le mérite des
parents-travailleurs résidants ?

Et cette action des « antifrontas » qui voudraient exiger des frontaliers le paiement d’une taxe autoroutière, sinon appellent à une solution alternative : que les frontaliers restent, et si ce
n’est que pour une journée, à la maison !

En tant que luxembourgeois et résident, j’ai parfois honte de voir qu’au lieu d’accueillir les frontaliers à bras ouverts, de leur simplifier leur intégration au Luxembourg, de les motiver à
s’identifier avec notre pays, son économie et sa vie sociale, leur secteur et leur entreprise, nous attisons – souvent sans le vouloir - un climat de ségrégation qui ne nous est pas digne !

Thierry Nothum
Directeur


Communiqué transmis par la CLC.

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